Gorges chaudes, Daniel Hébrard, Paris : Julliard, 2010. 272 p. 20 €
Les amoureux du style seront comblés, et pas qu’eux. Voilà une éducation sentimentale chez les “pauvres”, ceux qui n’ont rien que leur peau et l’immense liberté de la nature. Hébrard raconte son enfance, sa mère violente, son père lâche et alcoolique, et toutes les autres femmes qui l’ont guéri de celle-là, en l’initiant aux multiples formes de l’amour, de la tendresse grand-maternelle à une sexualité libre et sans culpabilité. De la fraîcheur sauvage de l’enfance à la laideur d’une adolescence enfermée dans une HLM grise, le roman roule sur des merveilles. Les descriptions des lieux, des gens, des odeurs sont magnifiques. Et si le gamin de 10 ans ébloui par les femmes finit enfermé dans cet immeuble où “vivre n’est que solitude, obstination à limiter sa vie”, le livre se clôt à l’aube de ses 17 ans et d’une liberté nouvelle, que l’on devine consacrée à une autre vie, sans limite ni solitude.
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