La plume de l’ours, Carole Allamand, Paris : Stock, 2013. 392 p. 22 €
On retrouve dans le roman de Carole Allamand quelque chose de la jubilation de David Lodge, toujours prompt à mettre en scène les travers innombrables des milieux universitaires en général, et ceux des lettres en particulier. Une jeune chercheuse suisse enquête sur le plus grand auteur helvète, dont la carrière se compose de deux temps, très différents l’un de l’autre, les chefs-d’oeuvre ayant été composés dans la seconde. Quel événement a-t-il provoqué ce changement ? L’enquête la conduit aux USA, jusqu’en Alaska. On se passionne pour ces investigations comme s’il s’agissait d’élucider le pire des crimes. Et n’est-ce pas de cela qu’il s’agit ? En l’occurrence, démêler les fils de la fiction et du réel, pour se rendre compte qu’il est sans doute impossible (ou dangereux) de trancher entre les deux. Sans déflorer la chute, le lecteur se délectera et, tout au long, se demandera si ce fameux Camille Duval a, ou non, vraiment existé…