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Une fleur sombre


Et l’odeur des narcisses, Marie Casanova, Paris : Galaade, 2009. 118 p. 15 €

Entre le Flaubert d’Une vie et la Recherche de Proust, le court roman de Marie Casanova a l’âpreté, la dureté et le brillant des diamants littéraires. Thérèse, à la jambe amputée depuis l’adolescence, à la prothèse douloureuse depuis l’aube des amours, mâche ses souvenirs, rassemble autour du feu les fantômes de sa vie. C’est le grand-père italien, Maestro Francesco, qui lui a appris à faire le feu. Qui lui a aussi donné le goût de l’Italie. Là, dans cette Corse où elle va mourir parce que son père n’a pas voulu rester en Italie, elle se souvient de Cayenne où elle (presque) née et où elle a vu mourir les condamnés. Elle rêve de l’Italie où elle aurait voulu rester, vivre et mourir. Les fantômes sont ce grand-père, ses parents – ceux qui lui manquent – ; les hommes qu’elle a aimés et qui l’ont trompée, quittée. Mais ne doit-elle pas déjà être heureuse d’avoir été aimée un peu, celle qui ne sait pas danser ?

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