Le géranium de Monsieur Jean, Michel Torrekens, Lunay : Zellige, 2012. 134 p. 17 €
En prenant pour titre de son dernier chapitre l’ultime respiration de ce qui est peut-être la plus belle phrase jamais écrite par un écrivain (Kafka), Michel Torrekens affiche à la fois son amour infini de la littérature et son projet. “Rien qu’un mot. Rien qu’une prière. Rien qu’un mouvement de l’âme. Rien qu’une preuve que tu vis encore et que tu attends. Non, pas de prière, rien qu’un souffle, pas même un souffle, rien qu’une disponibilité, pas même une disponibilité, rien qu’une pensée, pas même une pensée, rien qu’un paisible sommeil.” Cette prière qui monte et se déconstruit, comme une vague sur le sable, ce sont les adieux de Monsieur Jean au monde et à sa vie. Dans le home où il s’est retiré, il prend le temps de tirer sa révérence avec pudeur et élégance. Le premier roman, lui aussi pudique et élégant, d’un grand lecteur, qui sait combien la simplicité est le fruit du travail, dans la vie comme dans l’écriture.
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