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Un roman rêvé


La femme et l’ours, Philippe Jaenada, Paris : Grasset, 2011. 311 p. 18 €

Il y a quelque chose de “After hours”, le film de Scorsese, dans ce roman ; la chute du personnage semble guidée par d’incroyables coïncidences, qui l’entraînent toujours plus profondément dans la déglingue, la déchéance et l’absurde. Bix — c’est son nom — s’est disputé avec sa femme et claque la porte. Il retrouve son pote Jésus, clodo poivrot, et les verres se suivent et se ressemblent tristement. Jésus meurt sans résurrection et Bix, d’une fille improbable à l’autre, tente de… De quoi ? Il ne le sait pas très bien. De survivre. De rentrer chez lui, ou de ne pas rentrer. De s’en sortir ou de s’enfoncer plus encore… Ce serait nauséeux comme une cuite s’il n’y avait l’humour — le vrai, de qui sait rire de soi — et la tendresse, et le style aussi, tissé de trouvailles et bourré de digressions. Et l’intelligence aussi, qui noue les liens entre un conte des Pyrénées et, par exemple, le Kubrick et Schnitzler de “Eyes wide shut”. Un roman comme un long rêve, pas toujours rose.

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