L’Anglaise, Catherine Lépront, Paris : Seuil, 2011. 256 p. 19 €
Les narrateurs de ce livre magnifique – qui rappelle Tchekov et Proust par la finesse de ses analyses et la pureté de son style – s’interrogent tous sur l’identité de l’Anglaise, cette femme énigmatique qui est (re)venue hanter Émile, leur ami ou parent. Et tous de faire ce constat : “nous en arrivions à devoir présenter deux versions de la vie de cette femme […]. Une version fictive, une version plus proche de la vérité — parce que si nous avions simplement rapporté ce qui était, nous n’aurions pas livré une image fidèle de ce qu’elle était.” Tout est dit, et c’est tout le sel de ce récit de bord de mer, dans cette cité balnéaire qui pourrait aussi bien être une station sur la Baltique, à la fin du XIXe siècle, que notre mer du Nord aujourd’hui. Des portraits, une ambiance : celle d’un lieu, d’un temps, mais aussi de la vie : “Un jour d’ennui, car le temps ne passait pas, et de panique, car il passait.” De l’humanité pure. Pour moi, un des plus beaux livres de ces derniers mois…
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