Madame Tabard n’est pas une femme, Elsa Flageul, Paris : Julliard, 2011. 124 p. 16 €
“Un homme et une femme”, “Baisers volés”, “Vingt ans après”… Autant de titres de la Nouvelle Vague qui pourraient résumer ce court roman, où trois voix et trois temps se tissent pour dire l’amour en sa quotidienne dérive et ses éternelles impasses. “C’est le détail qui fait la personne”, écrit Elsa Flageul, et la nudité, sans doute, qui fait la vérité. À moins que ce ne soit l’inverse : la personne qui sème dans son sillage des détails et se perd en eux, et la vérité qui, petit à petit, dénude. Hannah, la fille, qui découvre l’amour, d’abord sur le visage et dans les ombres murmurées de sa mère, Alma ; Alma, donc, qui s’accroche à l’amour pour mille raisons ; Antoine, qui joue avec l’amour et le plus souvent triche, sans rien y gagner vraiment… Un petit roman vocal, que l’on savoure comme on se ferait une toile, dans un petit cinéma de quartier courageusement dévoué à la mémoire d’un cinéma d’auteurs, à l’heure où les auteurs cherchent surtout à faire du cinéma d’argent.
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