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Un destin ?


Victoria et les Staveney, Doris Lessing, Paris : Flammarion, 2010. 150 p. 16 €

On retrouve dans ce roman du Prix Nobel de littérature la puissance elliptique du Flaubert d’”Un cœur simple” et du Maupassant d’”Une vie”. Mais Lessing y ajoute un regard lucide et sans pitié sur la société contemporaine et la difficulté séculaire d’accepter la différence. Plus encore, elle met en scène le déterminisme social et racial, ainsi que les moyens, rares et coûteux, qui s’offrent aux individus pour y échapper. Y échapper ou : comment s’élever socialement, comment s’abstraire d’une condition “inférieure” imposée par la pauvreté, la couleur et le manque d’éducation. Mais là où Flaubert et Maupassant “achèvent” leur personnage et nous racontent en quelques dizaines de pages la totalité d’une vie, en un condensé qui fait cruellement ressortir l’insignifiance et l’échec, Lessing laisse une porte ouverte à l’espoir pour Vittoria et sa fille Mary. Un espoir teinté d’acide, toutefois; loin de tout angélisme, toujours sous le couperet du hasard et du poids des stéréotypes qui gèrent nos inconscients, collectifs et individuels.

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