Tout ce silence, Véronique Gallo, Paris : Desclée de Brouwer, 2012. 109 p. 12 €
Dans le récit de Véronique Gallo, ce n’est pas la mère qui meurt, comme dans le beau livre de Simonet dont je parlais récemment, mais la grand-mère. La “Nonna”, Italienne jusqu’au plus profond de son silence, accompagnée par sa petite-fille dans cette Belgique qui n’a jamais été son pays. Cette femme qui n’a eu d’autre bonheur qu’à travers ses enfants et petits-enfants (et arrière-petits-enfants) a tout traversé ; l’exil, la vie rude, le non-amour conjugal, les deuils. Elle a trouvé le secours chez les Témoins de Jéhovah ; mais à l’annonce du cancer qui va la ronger, tout est remis en cause. Sauf son entêtement et son silence. Sa petite-fille l’accompagne, tissant le récit du passé à celui du présent. Avec pudeur et délicatesse, elle brosse à grands traits le cadre d’un destin, rappelant que celui-ci n’est que la scorie de tous nos possibles. Si la mort est la pire des banalités, Gallo nous rappelle combien elle est un événement radicalement unique pour chacun de nous.
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