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Tirtiaux, Engel, Andriat: qualité belge garantie

(Post de Michel PAQUOT)

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Maître-verrier reconnu internationalement, Bernard Tirtiaux publie des romans depuis une vingtaine d’années, soit en lien avec sa profession (Le Passeur de lumière, Les Sept couleurs du vent, Aubertin d’Avalon), soit non (Le Puisatier des abîmes, Pitié pour le mal). Son neuvième livre, Noël en décembre, dont le point de départ est véridique, s’inscrit dans cette seconde lignée. En juin 1914, perdant les eaux dans le train qui la ramène de Bruxelles vers son Allemagne natale, une jeune fille accouche d’une fillette dans une ferme des environs de Liège où elle a été emmenée en catastrophe. Et où, au même moment, la propriétaire des lieux met elle-même au monde une petite fille. Les deux enfants vont être élevées comme des sœurs jumelles. Jusqu’au retour de la mère biologique de la petite Allemande, un jour de 1922.

A partir de cet événement, Bernard Tirtiaux a imaginé une belle et étrange histoire d’amour qui court sur trois décennies balisées par les deux conflits mondiaux. « Etrange » car Luise, la jeune fille devenue une pianiste renommée, et son «grand frère» de quatre ans son aîné, Noël, inconsolable de son départ, ne se verront que de loin en loin. Lors des retours de la famille allemande pour les fêtes de Noël. Ou lorsque l’amoureux éperdu, devenu journaliste, ira retrouver celle qu’il aime au lendemain de l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Puis, quelques années plus tard, correspondant du Soir à Berlin comme photographe, lorsqu’il tentera d’alerter sa famille juive sur les dangers du nazisme. Il fera tout, ensuite, pour tenter de la retrouver. Le roman est conçu comme une longue lettre adressée par Noël à Luise, sans que le lecteur ne sache jamais ni quand elle est écrite, ni dans quelles circonstances. Ni si la jeune femme la lira, Tirtiaux laissant planer le mystère jusqu’aux dernières lignes. Noël en décembre est un roman prenant et troublant, racontant avec talent cet entre-deux guerres tragique, marqué par la montée d’un danger que tous n’ont pas été à même, ou voulu, percevoir.


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andriat voleur vies

Ses deux plus récents romans publiés chez Mijade s’inscrivent dans notre époque en mettant en scène des jeunes confrontés à certaines interrogations. Dans Je t’enverrai des fleurs de Damas, le départ pour la Syrie de deux collégiens provoque la stupeur et l’effroi de l’amie de l’un d’eux qui se confie par lettres à leur professeur de français. Quant au héros de Voleur de vies, il est un jeune pickpocket qui s’invente d’autres existences à travers celles des hommes et femmes dont il dérobe le portefeuille. Mais ce tchatcheur martyrisé enfant par son père, incapable de se voir un quelconque avenir, voit ses certitudes mises à mal par sa rencontre avec une fille de son âge fascinée par lui mais issue, elle, de la bourgeoisie intellectuelle parisienne.

andriat oiseau contes

Bernard Tirtiaux, Vincent Engel et Frank Andriat figurent au sommaire du Peuple des Lumières paru en septembre dernier. L’idée de ce recueil tournant autour de thèmes et notions comme le terrorisme et le fondamentalisme, la fraternité et la liberté, et destiné aux adolescents, est venue à l’éditeur belge Xavier Vanvaerenbergh au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo. Et quatorze auteurs de nationalités différentes l’ont suivi, cosignant un livre riche et varié.

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