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Si Versailles m’était conté


L’entrevue de Saint-Cloud, Harold Cobert, Paris : Héloïse d’Ormesson, 2010. 144 p. 15 €

Je ne suis pas particulièrement friand des récits qui imaginent des rencontres entre des personnages historiques, surtout lorsqu’il est établi que ces individus ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, l’intrigue imaginée par Cobert est doublement intéressante ; d’abord parce que cette entrevue entre le magnifiquement laid Mirabeau et la dramatiquement frivole Marie-Antoinette s’est peut-être réellement produite ; ensuite parce que l’auteur est un spécialiste de Mirabeau et utilise ce prétexte pour à la fois donner un éclairage pointu et vivant sur la Révolution française, et faire comprendre qu’il s’en serait fallu de peu pour que le passage de l’Ancien Régime à la modernité se fît sans violence, sous la forme — comme ce fut le cas en Angleterre – d’une monarchie constitutionnelle.

Avec des « si », on met Versailles en bouteille ; on fait aussi des romans, qui sont le meilleur moyen d’explorer les réels que la réalité a avortés. Un récit bien mené, que l’on lit comme une pièce de théâtre dont la scène finale n’est autre que celle d’un échafaud.

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