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Père et manque


L’Amour est un fleuve de Sibérie, Jean-Pierre Milovanoff, Paris : Grasset, 2009. 192 p. 15 €

L’année dernière, Milovanoff nous avait offert un magnifique roman, “Emily ou la déraison”. Il revient cette année avec ce titre inspiré des mots croisés et du désespoir qu’ils distillent dans la monotonie des temps perdus à regretter les vies que l’on n’a pas vécues. Dans une narration qui rappelle “La Chute” de Camus, Silvio, désormais gardien de solitude, cherche l’ombre d’un père jamais connu, pas même nommé. Il convoque les fantômes de son passé : sa mère, belle et solitaire gardienne d’un hôtel maritime, Johnny, le faux bluesman, ou le Yachtman, skipper cloué à terre. Tous s’adressent à ce curieux Milianoff, dont le nom est si proche de celui de l’auteur et qui ne répond (presque) jamais. Un personnage miroir, sur lequel les autres laissent réfléchir leurs peurs, leurs manques et leurs souvenirs. Le tout sur fond de blues, dans une Camargue qui se met à ressembler aux berges du Mississippi, jusqu’au mimétisme des ouragans et du déluge…

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