Infidèles, Abdellah Taïa, Paris : Seuil, 2012. 188 p. 17 €
La thématique des attentats islamistes est extrêmement présente dans la littérature arabe contemporaine. Depuis le 9 septembre 2011, de nombreux romans questionnent le rapport du monde musulman à ces actes, le plus souvent pour les condamner, mais souvent aussi pour essayer de comprendre pourquoi des individus en viennent à commettre de telles horreurs. Le point de vue de Taïa est différent ; le coeur de son roman est construit autour d’un personnage extraordinaire : Slima, une prostituée marocaine pour qui Marilyn Monroe est une déesse. Slima connaît les hommes et ne se fait pas d’illusion sur l’opinion que la société porte sur elle. Tout son amour, ou peu s’en faut, se porte sur son fils Jallal, le narrateur. On la suit du Maroc en Egypte, et c’est tout un monde en nuances, ombres et clartés, qui accompagne son récit. Cette présence est si forte que la dernière partie du roman, qui donne pourtant son titre au roman, me paraît presque inutile – celle qui, justement, aborde la question des attentats. Mais pour Slima, lisez ce roman…
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