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La nostalgie, camarades


Nos cœurs vaillants, Jean-Baptiste Harang, Paris : Grasset, 2010. 188 p. 16 €

Voilà un livre qui, à sa manière, représente la quintessence de la littérature : la lutte contre l’effacement des souvenirs et la beauté du style. Harang sent que sa mémoire fout le camp ; le médecin lui propose d’écrire pour exercer ce qui, à l’en croire, n’est qu’un muscle particulier. Butant sur des noms qui se dérobent, agacé par des souvenirs insignifiants qui refusent de s’effacer, Harang mène sa guerre et sa recherche du temps perdu, et joue avec les limites fragiles du réel et de la fiction, du roman et de l’autobiographie. Comme bien d’autres, constatant l’importance dans nos souvenirs du temps béni de la jeunesse, il s’interroge : “N’aurions-nous rien fait d’autre que nous souvenir de ce temps lointain où nous étions immortels, entiers, où nous vivions pour un avenir ouvert qui ne fera que se refermer ?” Un avenir que la mémoire met à mort, dans l’éclat d’un livre magnifiquement écrit, cet “orgueil d’une profonde humilité”.

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