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La donfution des sentiments

Maintenant que le gros (n’y voir aucun jugement de valeur sur le physique du personnage) est passé, il est bon de revenir un instant sur quelques aspects d’une saga récente. On en connaît la trame : en mars 2009, un Ministre (appelons-le socialiste) a dû démissionner, parce qu’il était en même temps consultant rémunéré d’une Intercommunale du Hainaut liée au secteur de l’énergie. L’évidence du conflit d’intérêts ne lui sautant pas aux yeux, une polémique bien placée se chargea de l’instruire. Il négocia pourtant et obtint (en bon expert) des «indemnités de sortie » d’un an de cette IGH, à hauteur de 141.000 euros. Quoique placé en ordre utile, il s’engagea à ne pas siéger s’il était élu aux régionales de juin – et, en effet, il a bien été élu. Juste le temps de ne pas se faire oublier, et le voici revenu à la Présidence de cette aimable instance gazière, en dépit des proclamations de «bonne gouvernance» de son parti et de ses partenaires à l’Elysette, et passant outre sans mollir aux clameurs de la foule déchaînée. Au plus fort de la querelle, son coreligionnaire (ou frère d’armes…) au Fédéral, Paul Magnette, y est allé d’un argument parfaitement saisissant : jugeant en substance tout à fait normal que le (très) intéressé ait bénéficié de ce «bon de sortie », puisque des prestations avaient sans conteste été accomplies pour le compte de l’employeur. Certes. Mais même un Magnette, tout dévoué fût-il à plaider le non-lieu pour l’impudent, ne pouvait manquer de voir que là n’était pas le problème : mais bien que, en fait de «sortie », l’expert attitré n’aurait pas dû entrer ! – ce qu’il a d’ailleurs reconnu implicitement en abandonnant sa charge ministérielle. Il y a des intelligences qui se perdent… Et d’autres qui passent sans s’arrêter… Car il ne me semble pas que grand monde se soit avisé que, ayant quitté le Parlement (wallon), l’expert tous azimuts a, en outre, forcément dû percevoir d’autres indemnités, cette fois de «reclassement», tout aussi légales et pas précisément minimes. Savoureuse pirouette (il aura donc cumulé jusqu’au bout les émoluments), et fameux coup de pouce à une application maximaliste des droits sociaux… Inutile de voir dans ces considérations quelque prurit démagogique. L’air ambiant n’est pas composé que des miasmes de la tyrannie d’opinion ou du délire d’interprétation, même si les poches d’oxygène intellectuel, à force, flottent au loin et sont devenues quasi impalpables. Didier Donfut ne sera jamais qu’un petit satrape étroitement localisé et un spécialiste en minableries à peine distinguées. Parce qu’elles sont dénuées du vague sens du devoir et de la probité qui la caractérisaient, ses pratiques relèvent d’un temps qui est même antérieur à la politique à l’ancienne.

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