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La chance des enfants morts


Les vies extraordinaires d’Eugène, Isabelle Monnin, Paris : Lattès, 2010. 232 p. 18 €

À la mort du petit Eugène, nourrisson prématuré mort à 7 jours d’une infection nosocomiale, ses parents se retrouvent confrontés à cette terrible absence. La mère, puisqu’il n’y a “rien de plus à dire” que l’énoncé d’une fatalité, décide de ne plus parler et façonnera avec détermination les pantalons rouges qu’elle s’était juré de coudre pour son fils jusqu’à ses 18 ans ; le père, historien, va tenter d’écrire l’histoire de cet enfant qui n’a pas même vécu deux samedis, et pour ce faire, il ira jusqu’à rencontrer les enfants et leurs parents qu’Eugène aurait dû fréquenter à la crèche si… Le deuil devient alors une forme de folie à deux, mais deux séparés. Les voies du père et de la mère sont distinctes, mais ils ne se perdent jamais de vue et finiront par se rejoindre. Face à l’impossible, ils inventent, chacun à sa manière, les vies possibles d’Eugène. “Les enfants morts ont de la chance, écrivait Elie Wiesel, ils ne grandissent pas.” Sauf dans les rêves de leurs parents.

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