Mon couronnement, Véronique Bizot, Arles : Actes Sud, 2010. 108 p. 13 €
Etonnant petit roman que celui-ci… Un très vieil homme, reclus dans son appartement, apprend qu’on va lui remettre un prix pour une découverte scientifique qu’il aurait faite il y a très longtemps, et qui s’avère aujourd’hui fondamentale. Il ne se souvient de rien, mais sa vie est du coup envahie par une foule de gens qui viennent le féliciter. Mme Ambrunaz le protège et s’occupe de tout, jusqu’au jour de la remise des prix. Elle est sa femme de ménage. Et peut-être plus, mais il l’a oublié. Ou n’a pas encore songé à en tenir compte. Le tout est narré par ce vieil homme, qui redécouvre le monde et, surtout, sa vie. Ses désirs, ses affections et ses détestations. Entre la nouvelle et le monologue théâtral, ce premier roman séduit et touche. L’auteur est jeune, son personnage est vieux, et le défi n’était pas gagné d’avance, car si tout le monde a été jeune, il est difficile d’imaginer un âge que l’on a pas encore vécu. Mais n’est-ce pas à cela que sert l’empathie de la fiction ?
Komentáre