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Encore et toujours


Franz Stangl et moi, Dominique Sigaud, Paris : Stock, 2011. 220 p. 18 €

Après HHhH de Laurent Binet et Les sentinelles de Bruno Tessarech, Dominique Sigaud ajoute sa pierre à cette nouvelle manière d’aborder ce “passé qui ne passe pas”, celui de la guerre et de l’extermination. Sigaud recourt, pour ce faire, à un terme à la fois nouveau et archaïque, venu du francique : “werra”. Un mot qui a donné “war” en anglais et “guerre” en français. Elle traque les derniers jours et, au-delà, toute la vie d’un criminel nazi, Stangl, commandant de Sobibor et Treblinka, un des rares qui, après des années paisibles en Amérique latine puis son arrestation et son jugement, a fini par reconnaître sa culpabilité. Entre roman et essai, le livre de Sigaud mêle des destins réels — Karajan, Szeryng, Wiesenthal, Schindler — à celui de Stangl, tout aussi réel. Et c’est toute la densité de ce drame dont on n’a pas fini d’approfondir l’abîme, approfondissement auquel Sigaud contribue ; l’humanité partagée des victimes et des bourreaux.

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