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Eloge de la lenteur


Bella Ciao, Eric Holder, Paris : Seuil, 2010. 145 p. (Point). 6 €

« Bella Ciao », c’est d’abord une histoire d’amour en crise. La cause de cette crise : l’alcoolisme dont souffre le narrateur, un écrivain en panne, qui vit avec Myléna, une femme intelligente dont il est éperdument amoureux, pourtant… Elle le met dehors, et il s’en va. Pendant de longs mois, il devient ouvrier agricole, avec Franck. Et Franck, c’est un personnage magnifique, dur, rude, bourru. De dérive en dérive, le narrateur va tenter de regagner sa femme et ses enfants, sa vie, son écriture, sa dignité. En se débarrassant de son premier et pire démon, l’alcool. Mais « Bella Ciao » est aussi, et peut-être avant tout, un roman de la lenteur. Lenteur de cette débâcle, d’abord, qui vient goutte à goutte rompre l’harmonie d’un couple pourtant amoureux ; lenteur de l’apprentissage d’un travail manuel, où les mains sont mises à rude épreuve, sans parler de l’égo ; lenteur de la rédemption, où, comme le disait Aragon, « rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force ni sa faiblesse » ; enfin, cette lenteur de l’amour, particulière et précieuse entre toutes, qui se nomme tendresse.

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