Prière de laisser ses armes à la réception, Daniel Fohr, Paris : Laffont, 2010. 286 p. 20 €
C’est fou ce qu’on peut faire dans un hôtel. Faire et défaire. Le narrateur est gérant d’un hôtel une étoile et demie. Vous dire que c’est pas le paradis. Même si certains y montent au septième ciel (six et demi), et que d’autres y gagnent leur enfer. Descente de police et descente de lit se confondent. Des tueurs passent, des clients trépassent. C’est loufoque, drôle, tendre, une belle galerie de portraits, avec des trous étranges qui font que le lecteur se demande s’il n’a pas loupé une marche, un étage, une chambre. Ça tient pourtant la route, comme toutes ces petites détresses qui tissent l’humanité dans ses marges, ses zones d’ombre. Sans oublier, bien sûr, l’amour qui vous file entre les doigts, l’amour à la sauvette pour se sauver, si possible. Mais se sauver de quoi ? Des Corses vengeurs, du temps qui se moque de tout, des intrigues improbables, du destin aveugle, roi dans un hôtel borgne ? Bref, un quartier de ville pour des quartiers de vies dans une vie qui ne fait pas de quartier.
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