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Ce qui ne passe pas


Antoine et Isabelle, Vincent Borel, Paris : Sabine Wespieser, 2010. 496 p. 24 €

Pour raconter l’histoire de ses grands-parents, Vincent Borel a choisi le roman, mais à l’indicatif présent, pour éviter de verser dans le romanesque. Cette histoire est suffisamment tragique : deux enfants pauvres espagnols, qui se croisent dans la Barcelone des années 20, et à travers lesquels on va suivre toutes les péripéties politiques opposant, en Espagne, les gauches aux droites, jusqu’au triomphe ignoble et sanglant de Franco. D’autre part, la famille Gillet, peut-être les plus puissants industriels de France, enrichie grâce à la fabrication des gaz en 14-18, propriétaires, entre autres, de Rhône-Poulenc. Elle représente la bourgeoisie paternaliste qui ne comprend rien aux évolutions sociales mais qui sait que les affaires n’ont pas d’état d’âme politiques. Collaborer pour maintenir l’industrie française, quitte à fabriquer un désinfectant, le Zyklon B. Un roman sec et ample comme l’Espagne, qui revisite d’une manière étonnante ce passé qui, décidément, « ne passe pas ».

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