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Automne des âmes


Rue des voleurs, Mathias Enard, Arles : Actes Sud, 2012. 252 p. 22 €

Lakhdar est un jeune Marocain d’aujourd’hui. Pour avoir aimé sa cousine, il est banni de chez lui ; commence alors une longue errance, une chute sans autre fond que la prison pour celui qui, comme tous les jeunes de sa génération, voulait simplement vivre heureux et libre. Avec cette “Rue des voleurs”, qui nous entraîne de Tanger à Barcelone, Enard brosse avec finesse et intelligence la chronique d’un monde – le nôtre – à ce point gavé de spectacle qu’il contemple sa propre déliquescence comme un “show” de plus. La différence de cet “Apocalypse Now” contemporain, c’est que la réalité n’est pas dans le chef des spectateurs ; c’est ce que vivent les acteurs, ceux qui sont aux premières lignes de cette guerre nouvelle et archaïque et dont les fronts sont le printemps arable, l’immigration clandestine, la récession et la pauvreté galopante. Le tout dans un roman haletant, impossible à lâcher, et dont il faut espérer qu’il ouvrira les yeux de certains… à commencer par nous.

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