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Asile ?


Opium Poppy, Hubert Haddad, Paris : Zulma, 2011. 176 p. 17 €

Il faut le talent d’Hubert Haddad pour insuffler de la magie et de la douceur dans les sujets les plus tragiques, et éviter ainsi le sensationnalisme et le sentimentalisme larmoyants. Qu’il s’agisse de défis personnels ou sociaux, cet écrivain incomparable traite la vie, ses joies et ses drames, en poète, c’est-à-dire qu’il révèle du quotidien ce qui en fait une exception. Avec “Opium Poppy”, Haddad nous plonge dans le monde des réfugiés, ceux que certains politiciens nous présentent comme un grave danger pour notre société. Alam a quitté l’Afghanistan en guerre pour se retrouver chez nous, dans les centres d’accueil, dans la rue, confronté à un danger pas moins terrible que celui qu’il a fui. Des complicités, mais aussi de nouveaux ennemis, un monde complexe, indifférent, hostile, avec de trop rares lueurs d’humanité. Alam a-t-il bien fait de quitter son pays et de croire qu’il trouverait ici un asile, à défaut d’un paradis ? Mais la vraie question est plutôt : pourquoi ne lui offrons-nous qu’un nouvel enfer ?

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