Wagner, Jacques De Decker, Paris : Gallimard, 2010. 287 p. (Folio). 8 €
Je fais partie de ceux qui ont un problème avec Wagner. D’abord, sa musique n’est pas celle qui m’émeut le plus, c’est peu dire. La pauvre Iseult qui met 40 minutes pour mourir… c’est de l’acharnement mélodique ! Mais surtout, l’antisémitisme affiché du maître de Bayreuth m’horripile. Il n’empêche, c’est un “grand” musicien, et je ne désespère pas d’apprendre à aimer son œuvre. Le travail de Jacques De Decker n’y aura pas peu contribué ; dans cette biographie claire et bien écrite, l’homme se dévoile, avec ses richesses et ses faiblesses, ses clartés et ses ombres. L’homme privé et l’homme public ; le compositeur et ses œuvres. Derrière lui, c’est également le devenir d’un État, l’Allemagne, à laquelle son destin est lié. Un travail très bien documenté, fidèle, sans dévotion suspecte ni a priori négatifs. On sent que l’auteur s’est passionné pour son sujet ; il transmet cette passion. Et si je ne suis pas encore tout à fait convaincu par le génie de Wagner, ce n’est sûrement pas à cause de De Decker !
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