Des gifles au vinaigre, Tony Cartano, Paris : Albin Michel, 2010. 272 p. 20 €
Faire de son père le héros d’un roman où l’imagination vient combler les lacunes creusées par les pudeurs, les secrets familiaux, voilà peut-être une des plus fréquentes et des plus fortes motivations de l’écriture. Ajoutons à cela qu’il s’agit ici du troisième roman que je découvre cette rentrée et qui traite de la guerre d’Espagne. Comme Vincent Borel, Cartano dresse ici le portrait de sa famille à travers cette page d’histoire terrible. Ici encore, la ville de référence est Barcelone l’anarchiste. Le traitement, cependant, est très différent ; Cartano s’implique dans la narration, évoque ses difficultés, ses recherches, ses choix. Il va et vient, malmène la chronologie et, derrière la mémoire de son père (et de sa mère), il cherche aussi les racines et les ombres de sa propre vie. On est ici face à un spécimen intéressant : une autobiographie lacunaire qui se veut fiction construite à la mémoire d’un homme bien réel, mais pétri de rêves et d’illusions politiques.
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