Géométrie d’un rêve, Hubert Haddad, Paris : Zulma, 2009. 403 p. 21 €
Hubert Haddad est un des romanciers contemporains que j’estime le plus. Son imagination est subtile comme un cristal et sa langue a la pureté des sources magiques. La prolixité devient chez lui une forme de confidence, car chacun de ses livres semble murmurer à l’oreille de ses lecteurs qu’il n’a été écrit que pour lui. Cette “géométrie d’un rêve” nous rappelle que la vérité première, sinon unique, d’un roman réside dans sa forme – sa construction autant que son style. Sous la forme d’un journal intime – tous les journaux intimes sont écrits pour être lus un jour –, le narrateur revient sur sa vie et ses amours. Désirs et jalousie, Histoire et histoires, soleil et vent, souvenirs de lectures et réminiscences d’opéra, tout se mêle dans un entrelacs de sentiments et de mots, une recherche du temps perdu où le côté de Guermantes serait au Finistère et celui de Swann au Japon. Avec un narrateur moins mondain, mais tout aussi fin, intelligent et ironique.
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