Le petit philosophe, Stéphane Jougla, Paris : Seuil, 2009. 125 p. 15 €
Le monde de l’enfance est un sujet souvent (mal)traité par les romanciers. La voix d’un enfant, ses fausses naïvetés… n’est pas Romain Gary qui veut, et nombreux échouent, qui sombrent dans le bêtifiant ou le manque de naturel. Stéphane Jougla, avec son petit Louis, nommé philosophe par sa mère, y réussit parfaitement et apporte à ce genre une touche originale et trouble. Car le petit Louis, cerné de mille et un frères, rêve pour sa mère divorcée d’un nouveau père qui le mettrait au monde, enfin. Vite, avant qu’il ne soit trop tard. Mais voilà, les voies du désir sont capricieuses. L’amant découvert, Denis, est l’homme parfait. Jeune, beau, amoureux des livres. Livres qu’il partage avec Louis, dévoreur. Et Louis, qui n’a pour le corps de sa mère nulle pudeur et nulle inconnue, découvre à treize ans ce que le mot “ami” vient du verbe “aimer”. Denis, l’ami, dans le lit de sa mère. Louis, au pied du lit des amants. Louis philosophe, ami de la sagesse, ami de la tendresse.
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