La maternité, Mathieu Simonet, Paris : Seuil, 2012. 185 p. 17 €
J’ai toujours été attiré, pour des motifs très personnels, par les récits qui racontent la disparition de la mère et les derniers moments vécus avec elle. C’est un “genre” tout à fiat particulier, qui offre à l’auteur la possibilité d’explorer des zones intimes et fondamentales, parmi lesquelles le rapport qu’il entretient, au-delà de sa mère, à l’écriture. À l’instar de Simone de Beauvoir, Simonet revient sur les années durant lesquelles sa mère a souffert d’un cancer, jusqu’à son décès. La maladie ravive des souvenirs, redéfinit les rapports entre les différents membres de la famille. Des zones sombres sont éclairées, des douleurs mortes sont ravivées. Il n’élude rien de la déchéance physique, des fonctions biologiques qui deviennent des problèmes, de l’esprit qui s’éclipse. Une cérémonie des adieux où, au-delà des mots et des maux, se dit, parfois maladroite, toujours sincère, l’affection. Et la tristesse d’accompagner dans la mort celle qui nous a donné la vie.
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