Le tombeau du guerrier, Marie-Ève Sténuit, Paris : Serge Safran, 2012. 189 p. 17 €
J’ai toujours eu un faible pour les récits d’archéologie – et pas seulement Indiana Jones… “L’archéologue” de Beaussant, par exemple, est un livre mémorable –, et j’ai toujours été convaincu que la première histoire de l’humanité a été inventée au-dessus d’une tombe plutôt que d’un berceau. Marie-Ève Sténuit, avec son “tombeau du guerrier”, montre à merveille que l’archéologie est autant une lecture du présent qu’une plongée dans le passé le plus lointain. Elle illustre aussi ce qui est sans doute au coeur de toute imagination : construire un monde sur trois fois rien. Quelques os, quelques vestiges, une poussière d’argent… de l’infini silence des tombes montent les récits des vivants. Et au-delà de ces récits, peut-on, sur la mort, bâtir de la vie, un amour ? C’est ce que Margaux et son archéologue, Howard Lejeune, vont chercher à découvrir, dans cette Syrie qui fut un des berceaux de notre civilisation – ne faut-il pas le rappeler en ces heures sombres ?
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