Tu ne jugeras point, Armel Job, Paris : Laffont, 2009. 285 p. 19 €
avec ce roman sensible et bien mené, Armel Job apporte une pierre majeure à la réflexion sur l’innocence et la construction du discours de la justice qui va échafauder, pièces à pièce, la culpabilité. Fouquier-Tinville, un des plus grands fournisseurs de la guillotine durant la terreur, était convaincu qu’une seule phrase d’un homme suffisait à construire son accusation. lorsqu’il fut à son tour accusé et condamné à mort, il découvrit que les plus longs discours ne suffisent pas à disculper celui que l’on a décidé de condamner. Dans le climat belge qui suit l’affaire Dutroux, le drame imaginé par Job est bouleversant ; la disparition d’un enfant, cadet d’une famille simple, et l’enquête, menée par un juge qui en rappelle d’autres, au cours de laquelle seront mis à nu tous les petits secrets et les ravaudages qui construisent une intimité. Sans manichéisme ni démagogie, le romancier rappelle seulement qu’on est toujours trop prompt à juger.
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